10 ans après la crise de 2009, si la plupart des Néerlandais se disent satisfaits de leur vie, un groupe d’environ 400.000 personnes reste confronté à des difficultés et ne profite pas suffisamment de la bonne santé économique du pays. C’est le constat de l’observatoire social et culturel néerlandais (SCP) dans son rapport 2019. Le SCP a analysé la période 2008/2018 sur plusieurs angles pour en évaluer la situation réelle et actuelle. Un document utile pour le débat public aux Pays-Bas et pour le gouvernement de coalition actuel dont le slogan est “Chacun doit constater que cela va mieux”.
Contexte de ces 10 dernières années
Depuis 10 ans, nous avons connu plusieurs crises importantes : le crédit privé des particuliers, la dette publique des etats, les réfugiés migrants. Dans ce même temps, les pouvoirs publics ont engagé des réformes structurelles importantes. Par exemple dans le domaine de l’assurance sociale : au lieu d’améliorer un revenu social de substitution, on a investi davantage dans l’aide à la réintégration dans une activité. Les communes ont commencé à demander une prestation en échange aux bénéficiaires du revenu social minimum (bijstandsuitkering). Par ailleurs, la décentratliation dans les domaines des soins de santé, de l’action sociale et de l’aide à la jeunesse a touché beaucoup de monde.
Le pouvoir d’achat augmente, l’incertitude aussi
Le point bas de l’économie a été atteint en 2013, après 4 années de baisse du pouvoir d’achat. Entre 2013 et 2017, le pouvoir d’achat s’est apprécié à nouveau de 8%. Le SCP a remarqué que cette amélioration a également été la source d’une légère augmentation des écarts de rémunération. Depuis 2019, on constate une plus grande sensibilité à l’incertitude concernant l’avenir financier sur un plan personnel. Le SCP en fait le constat alors que l’économie se porte de mieux en mieux.
La source de cette inquiétude peut provenir d’évènements d’actualités comme le Brexit ou les tensions dans le commerce mondial, mais ce sont probablement le sentiment de voir les charges fixes augmenter au niveau des budgets personnels (nouvelles taxes de politique climatique, hausse de la TVA réduite de 6% à 9%) et l’incertitude sur les revenus futurs et le niveau de pensions.
Une démographie vieillissante
Depuis 10 ans, la proportion des personnes âgées de plus de 65 ans a augmenté de 22% à 29% comparée à la population âgée entre 15 et 64 ans. Les vieux vivent plus longtemps chez eux ; la proportion de ceux qui sont dans une maison de retraite ou de soins a baissé de 10,1% à 7,8%.
Le nombre de jeunes qui restent plus longtemps vivre à la maison a augmenté de 7,6% en 2018.
La proportion de la population autochtone commence à diminuer mais la population globale augmente encore en combinant natalité et migration.
Progrès dans les niveaux d’éducation
Depuis 2016, les femmes ont dépassé les hommes en terme de niveau d’éducation et cette tendance s’accentue. Les Néerlandais issus de l’immigration voient également leur niveau d’étude augmenter sans toutefois avoir encore comblé leur retard.
Le marché du travail plus flexible
Le marché du travail est devenu plus flexible. Après la crise, le nombre d’autoentrepreneurs a fortement augmenté, mais cette tendance s’inverse désormais et le nombre de salarié augemente à nouveau. Le nombre de personnes avec un contrat flexible augmente également. Selon le SCP, le salarié du futur devra être social et empathique. La robotisation va progressivement prendre en charge les routines simples de travail. Le SCP prévient qu’un groupe croissant de personnes risque de subir cette évolution économique, potentiellement source de chômage et de baisse de revenus.
La santé en question
La situation de la santé est moins bonne que celle présentée dans le précédent rapport du SCP qui avait décrit les gains en matière de santé entre 1990 et 2015. L’espérance de vie avait alors augmenté et de plus en plus de vieux vivaient plus longtemps en bonne santé. Mais ceci n’est plus provisoirement le cas. L’augmentation de l’espérance de vie est ralentie. Entre 2014 et 2015, il y a meme eu une baisse comme dans d’autres pays européens (cela pourrait être dû à la gripe ou à des conséquences d’economies budgétaires).
La criminalité continue à baisser
La baisse de la criminalité, engagée depuis le début du siècle, continue.
Depuis 5 ans, le nombre de tous les délits baisse, à l’exception de celui de la cybercriminalité. La violence ne continue pas à baisser et cela n’est pas du à capacité des Néerlandais de porter plainte. Encore une majorité de Néerlandais pensent que la criminalité a augmenté ses derniers temps et que cela est un gros problème. Mais ce groupe diminue.
Pour plus d’informations
Tanguy LE BRETON +31 648912280
Consultant spécialiste des Pays-Bas
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