La notion de bénévolat est étendue aux Pays-Bas. On trouve comme en France des activités bénévoles liées à l’animation d’une structure associative, ou à l’accomplissement de missions sociales ou caritatives. Mais aux Pays-Bas, l’engagement bénévole s’est considérablement développé dans l’économie, sur des postes de professionnels, dans de nombreux domaines à tel point que l’économie toute entière en est devenue dépendante. La recherche d’économie budgétaire renforce cette tendance et menace même de plus en plus de salariés dont les postes sont de plus en plus confiés – indiféremment – à des bénévoles.

1er en Europe

48% des Néerlandais déclarent s’engager dans des activités bénévoles (1er score en Europe en 2018), avec en moyenne 170 heures par an (soit environ 3 à 4 heure par semaine). Cela s’explique par des valeurs néerlandaises telles que « l’attachement au groupe » et « l’utilité » tout autant que des normes de comportementales telles que « l’activité » et la « participation ».

Une dépendance croissante de l’économie

Certains secteurs, comme ceux de la santé, de l’action sociale et de l’éducation, utilisent massivement le bénévolat, et de plus en plus souvent sur des postes ou pour des activités de professionnels. Le fonctionnement de l’économie néerlandaise depend ainsi de plus en plus des bénévoles. Lorsque des bénévoles sont utilisés, ce sont généralement les salariés qui ont les fonctions d’organisation, d’encadrement et de contrôle. Dans les centres sociaux et culturels, il n’est pas rare de voir un salarié pour dix bénévoles.

Un engagement contractualisé

L’engagement des bénévoles est en général contractualisé, avec un document, comme pour un professionnel rémunéré, afin de préciser les attentes respectives, droits et les devoirs.

Un engagement professionnel

Le bénévole occupe souvent une fonction qui pourrait être occupée par un salarié, et ce sans que cela se voit. Pour les clients qui sont servis, cette distinction n’a pas à etre visible. Par exemple, dans un cinéma de quartier, la personne qui vend les tickets au guichet ou qui sert les clients au bar peut être un salarié ou un bénévole. Le travail du bénévole doit simplement correspondre aux exigences de qualité ou de professionnalisme associé au poste.

Aux Pays-Bas, le travail bénévole peut être légalement indemnisé (vrijwilligersvergoedingen)

Aux Pays-Bas, le travail d’un bénévole peut être indemnisé jusqu’à un plafond très éloigné du salaire minimum légal néerlandais et à condition que cela ne vienne pas en concurrence d’un travail de professionnel. Cette indemnité est simplement versée sans déclaration sociale ou fiscale au bénévole et ne doit pas dépasser un montant horaire, mensuel et annuel.

Montants maxim d’indemnité compensatrice
Les impôts néerlandais publient chaque année les montants maximum défiscalisés qu’une fondation ou une association peut verser à un bénévole en compensation de son travail. En 2019, ces montants sont au maximum de :
Taux horaire : 5 EUR
Montant cumulé sur un mois : 170 EUR
Montant cumulé sur l’année civile : 1700 EUR

Cette indemnité est défiscalisée
Pour ces montants, il n’y a aucune formalité sociale ou fiscale à accomplir, ni pour la structure qui la verse, ni pour le bénéficiaire bénévole qui la reçoit (sommes défiscalisées à ne pas déclarer). Pour la structure, cette dépense est à comptabiliser en charge comme dépense (travail de bénévole) dans son compte de résultat.

Quel bénévole peut en bénéficier ?
Tous les bénévoles de la structure, y compris les administrateurs. Cela doit faire l’objet d’une décision de la structure qui détaille les tâches confiées dans ce cadre.