Les Pays-Bas affichent une santé économique insolente

Croissance revue à la hausse, chômage au plus bas, excédent budgétaire énorme: l’économie néerlandaise aligne les chiffres impressionnants. Les Pays-Bas craignent toutefois les retombées du Brexit et des tensions commerciales internationales.

L’économie des Pays-Bas est au beau fixe. Ajustement du PIB à la hausse, baisse du chômage, excédent budgétaire, hausse du revenu des ménages, l’économie néerlandaise caracole à la veille des soubresauts attendus dans l’ère post-Brexit. Une série d’indices récemment publiés est à faire pâlir nombre des partenaires européens du royaume batave, dont la Belgique.

Loin d’avoir pénalisé les finances publiques sur l’exercice écoulé, la hausse de 4,1% des dépenses de La Haye, notamment dans le secteur de la santé, a largement été compensée par la consommation intérieure et les investissements des entreprises. Au global, le royaume fait état d’un excédent budgétaire de 11 milliards d’euros en 2018. Un chiffre à comparer avec la Belgique où le déficit public atteignait 3,6 milliards d’euros l’an dernier.

Les chiffres clés

11 milliards € | L’excédent budgétaire
Alors que la Belgique se débat avec un déficit de 3,6 milliards en 2018, nos voisins bénéficient de finances publiques en boni.
+2,6% | Le revenu des ménages
La hausse de 2018 est la plus élevée depuis 2001.
3,6% | Le niveau du chômage
1 million | Les offres d’emploi non pourvues
Le chômage est au plus bas (3,6%), mais la pénurie de main-d’œuvre touche de nombreux secteurs.
52,4% | Le niveau de la dette publique par rapport au PIB
De fait, la dette publique néerlandaise ne représente que 52,4% du PIB, contre la norme de 60% autorisée pour les pays de la zone euro. Celle-ci représentait encore 67,9% en 2014. Bon élève de la zone euro, La Haye se maintient depuis « dans les clous » des normes fixées et enregistre en 2018 un excédent budgétaire pour la deuxième année consécutive.

Ces prouesses sont notamment à mettre au compte des revenus de l’État qui ont augmenté de 4,7% en 2018. Ils proviennent entre autres d’une hausse de la TVA, de l’impôt sur les sociétés ainsi que de la taxation des dividendes des entreprises. En regard, les dépenses publiques se sont limitées à une hausse de 4,1%.
Les répercussions de la bonne tenue de l’économie sur le niveau de vie des Néerlandais sautent aux yeux. À côté d’un taux de chômage de 3,4% – le plus bas depuis 2003 selon les derniers chiffres du Bureau central des statistiques (CBS), le revenu des ménages s’affiche au plus haut depuis 2001.
Selon des chiffres corrigés de l’inflation, les Néerlandais ont disposé de 2,6% de revenus supplémentaires l’année dernière. Ces augmentations proviennent en partie d’une hausse des salaires de 2% en moyenne dans le cadre de conventions collectives du secteur privé. Dans le secteur public, les hausses sont atteintes jusqu’à 2,5%.
Du coup, la croissance du PIB s’est finalement établie à 2,7% en 2018, soit 0,2% de plus qu’anticipé auparavant. À côté de cette embellie de l’économie néerlandaise, la santé de son voisin belge fait pâle figure avec une hausse anticipée de 1,4% du PIB, selon la Banque centrale de Belgique.
Reste que les comparaisons entre la Belgique et les Pays-Bas doivent être prises avec des pincettes. Les économies de chacun des deux pays suivent en fait leur propre cours. « Ces vingt dernières années, la croissance économique a été plus forte aux Pays-Bas qu’en Belgique lors de périodes de haute conjoncture. Mais dans les années de basse conjoncture, les performances économiques de la Belgique s’avèrent supérieures à celles des Pays-Bas », avait conclu Peter Hein van Mullingen, économiste en chef du CBS.
Pour autant, la prudence est de mise à moyen terme aux Pays-Bas. « Les fondamentaux de notre économie fortement dépendante du commerce mondial sont solides, mais ne sont pas une garantie pour l’avenir compte tenu des menaces que représentent le Brexit et les conflits entre les États-Unis et la Chine », estime le ministre des Finances néerlandais, Wopke Hoekstra. De fait, un hard Brexit pourrait coûter 1% à 2% de croissance. Le Royaume-Uni est en effet le deuxième partenaire commercial des Pays-Bas. Sans compter les crispations sur le marché du travail avec un million d’offres d’emploi qui ne trouvent pas preneur au sein des entreprises.


Grand Angle Pays-Bas n’est pas l’auteur ni le propriétaire de cet article. Il est ici relayé pour mettre en valeur un aspect des Pays-Bas en français.
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