La perception du temps qui passe n’est pas la même suivant les cultures ; chacune a son interprétation de ce qu’est le passé, le présent et le futur, de leur poids respectif et de leur séparation ou au contraire de leur imbrication.
Une gestion maitrisée du temps (séquentielle et planifiée)
Les Néerlandais ont un besoin de planification important et se concentrent sur la tâche en cours et ne sentent pas à l’aise lorsqu’un évènement imprévu se produit, là où les Français privilégient le relationnel et la souplesse dans l’organisation, voire la capacité d’improvisation et d’adaptation.
Ils ont une conception séquentielle ou linéaire du temps (mono chronique) : le temps est une succession de moments indépendants. Ces moments peuvent ainsi être quantifiés, planifiés et donc maitrisés. Le temps est précieux et il doit être utilisé efficacement à titre professionnel ou privé.
Exemple : un rendez-vous professionnel dure en général une heure.
Exemple : estimer le temps d’un rendez-vous chez un médecin
Une consultation médicale classique dure environ 10 ou 15 minutes. Si vous prévoyez de soumettre plusieurs sujets de préoccupation, demandez un double rendez-vous de manière à avoir le temps d’en parler (dans le cas contraire, le médecin risque de vous demander de prendre un nouveau rendez-vous).
Une concentration sur la tâche en cours
Chacun se concentre sur ce qu’il fait et n’aime pas avoir à faire plusieurs choses en même temps.
Exemple : la difficulté de comprendre le service client néerlandais
A la mairie, lorsqu’on s’adresse à un agent administratif qui est déjà occupé (par exemple au téléphone), il attend de finir sa tâche en cours avant d’être ensuite pleinement disponible (il ne va pas faire du multitâches). Il ne faut donc pas le prendre mal, il vous a probablement vu et s’occupera de vous lorsqu’il sera libre.
Une orientation sur le présent et vers le futur, plus que dans le passé
Pour les Néerlandais, le présent, et encore plus le futur, sont plus importants que le passé. Ils connaissent mal leur histoire et sont avant tout dans le présent et pensent à planifier leur avenir.
Ils ne sont pas à l’aise dans les situations imprévues ; ceci étant, pour les nouvelles générations, il est important d’être flexible professionnellement et donc de pouvoir s’adapter aux situations qui se présentent.
Quelques conseils
• Respecter les horaires et être systématiquement à l’heure. Au-delà d’un retard prévisible de plus de 5 minutes, prévenir au plus tôt son interlocuteur. Si on prend les transports publics, planifier son trajet (transport en commun avec www.9292ov.nl) et prévoir une marge de 15 à 30 minutes d’avance.
• Planifier ses activités suffisamment à l’avance (rendez-vous, invitations) : en informant les participants suffisamment tôt, vous montrez l’importance que vous attachez à leur présence et vous augmentez les chances d’une plus grande participation. Compter deux ou trois semaines pour un rendez-vous simple, un ou deux mois pour un rendez-vous important. Dans les associations, la fixation de la date de la prochaine réunion est souvent un point de l’ordre du jour (pour les associations de copropriétaires, c’est un an à l’avance).
• Ne pas donner l’impression de se disperser dans plusieurs actions en parallèle et se concentrer sur l’action en cours lors d’une réunion ou une discussion.
• Au travail, planifier son activité et se concentrer sur ce qu’il y a à faire de manière à ne pas partir plus tard que prévu. Celui qui n’arrive pas à finir son travail à temps n’est peut-être pas qualifié pour le poste (attention à ne pas trop montrer que l’on travaille en dehors des horaires). Déjeuner en 30mn maximum (sandwichs) parfois même sur son poste de travail
• En réunion, on utilise généralement un ordre du jour, un compte-rendu et une liste d’actions envoyés aux participants pour un suivi efficace d’avancement des tâches dans le temps.
Pour en savoir plus…
Le rapport au temps : cultures monochroniques et polychroniques
Cet article a été rédigé par Tanguy LE BRETON
Il fait partie des publications suivantes :
– Le dossier « Les Néerlandais et leur culture »
– Le guide de l’entrepreneur individuel francophone aux Pays-Bas