Structurée en communautés (verzuiling) il y a 50 ans, la société néerlandaise s’est transformée sous l’influence de facteurs économiques et géopolitiques (construction européenne et coopérations internationales, mondialisation, crises, immigrations) et sociétaux (développement du savoir, des consciences et des compétences). Mais pour l’essentiel, ce qui caractérise la culture néerlandaise d’aujourd’hui dépend encore de caractéristiques fondamentales : la géographie d’un pays plat menacé par les eaux, l’histoire d’un petit pays entouré de grandes puissances, les valeurs morales calvinistes et humanistes.

La géographie : un pays côtier et plat menacé par les eaux

La géographie a imposé un système fondamental d’entente nationale pour lutter contre l’eau. Une grande partie des sols étant situés sous le niveau de la mer, le danger permanent d’inondation a forgé depuis toujours une nécessité d’unir ses forces pour réussir. L’intérêt général et la sûreté du pays ont donc placé en tête des préoccupations l’union nationale.

L’histoire ; un petit pays entouré de grandes puissances

De par la position et la taille de leur territoire, les Néerlandais sont habitués à composer intelligemment et diplomatiquement avec les grandes puissances dominantes voisines (Grande-Bretagne, Allemagne, France, Espagne) pour ménager leurs intérêts.

Les valeurs morales du protestantisme calviniste

Dans une perspective historique, pour les protestants, plus que pour les catholiques, l’homme est directement responsable de ses actes seul devant dieu (il n’y a pas de prêtre comme intermédiaire et il n’y a pas de confession possible durant la vie ni de purgatoire après la mort). Parce que l’individu peut être source de mal, il faut lui imposer une discipline et des règles pour le protéger de lui-même et pour protéger les autres. Si la morale protestante impose des exigence éthiques à chacun, elle est aussi la première source d’émancipation en Europe : il faut donne au peuple un accès direct aux textes de la Bible, lui ouvrant ainsi les portes du savoir (et de l’éducation) moderne et celles des libertés individuelles (modération du dogme, droit de discuter, de réfléchir, de s’insurger).

Les valeurs humanistes

En parallèle du schisme catholique qui divise l’Europe depuis 5 siècles, des valeurs humanistes sont en germe dans cet espace régional berceau des Provinces Unies (les futurs Pays-Bas et Belgique) avec des personnalités visionnaires telles que Erasme (1467-1536) et Spinoza (1612-1677) dont les idées révolutionnaires sont – encore aujourd’hui – sources d’inspiration. Les Pays-Bas seront – et sont encore – un terre d’accueil pour des minorités persécutées ou discriminées dans leur pays.

Cet article a été rédigé par Tanguy LE BRETON

Consultant interculturel, spécialiste des Pays-Bas / Tel +31 648912280

Il fait partie des publications suivantes :


– Le dossier « Les Néerlandais et leur culture »
– Le guide de l’expatrié ou résident aux Pays-Bas