L’ouverture d’esprit néerlandaise est un élément tellement fort et important qu’il en découle de nombreux aspects surprenants pour les Français. On peut citer par exemple la facilité et l’importance du développement des réseaux, la mise en vitrine de son activité et le rapport à l’argent.
Réseau
Netwerk
Un mot qui perd la moitié de sa valeur lorsqu’on le traduit en français: réseau, et encore pire réseautage. Alors qu’on peut s’amuser à le décomposer en néerlandais: Net Werken, Presque Travailler.
Chaque ville, région ou secteur d’activité a son propre réseau d’entreprises dont il est facile de devenir membre. Il ne s’agit nullement de la mentalité ‘old school boys’ mais plutôt d’une manière actuelle d’établir des contacts et d’échanger des informations avec des collègues ou partenaires actifs dans votre secteur ou région.
L’ouverture d’esprit néerlandaise permet de se rencontrer, de faire connaissance pour se nourrir de l’expérience des autres et réciproquement. Même en l’absence de garantie de retombées commerciales, ces échanges sont toujours intéressants. Il en découle souvent des partages de contacts susceptibles de vous apporter de nouvelles affaires. C’est aussi une façon pour un ZZPer de pallier l’absence de collègues, avec en prime la possibilité de les choisir. Une forme d’écoute et de feedback ‘sans engagement’ qui permet d’échanger sur les sujets qui vous occupent et partager vos centres d’intérêt.
En appui des réseaux physiques, LinkedIn est un outil précieux. Il permet non seulement de garder une trace de vos contacts et de leur activité mais vous donne également accès à leur réseau. Demander à une personne de votre réseau de vous introduire auprès d’un contact intéressant pour vos activités est une pratique courante. LinkedIn est un outil professionnel indispensable aux Pays-Bas pour tout entrepreneur.
Il va de soi que, lorsque l’on a été « mis en contact », on n’oublie pas de tenir informé l’intermédiaire du résultat du contact, quel qu’il soit.
Conséquences de l’ouverture
« Jouw plek in het weiland », « Trouver sa place dans le pré aux vaches »
L’ouverture d’esprit déjà évoquée signifie donc que l’on n’hésite pas à se rencontrer, à se présenter, à s’ouvrir aux autres, à montrer ce que l’on fait. Cet étalage peut paraître pénible aux Français qui ont plutôt pour guide de conduite le proverbe : « pour vivre heureux, vivons cachés ». Cela induit qu’un solo entrepreneur se doit d’avoir un site Internet présentant son activité. Il est également préférable de se présenter sur un plan plus personnel en exposant dans quelle mesure votre parcours vous a conduit à cette activité. Ajouter quelques traits de caractère personnels peut utilement compléter cette présentation pour aider vos clients à vous cerner.
Comme les Hollandais aiment la rapidité, n’hésitez pas à mettre en avant ce qui vous distingue !
Rapport à l’argent
« Op de achterkant van een sigarendoosje », « Au dos d’une boîte de cigares »
L’argent n’échappe pas à la règle en ce qui concerne l’ouverture et la communication directe. On parle ouvertement de prix, dès le premier contact. Il n’y a aucune gêne à négocier, à mettre en avant toutes sortes d’arguments susceptibles de faire diminuer un prix : combien ça coûte, combien de temps ça prend ? Même en dehors d’une négociation commerciale, les Néerlandais parlent volontiers de ce que coûtent les choses. Par exemple au restaurant, évaluer les frais de l’établissement, les comparer au prix payé, à d’autres restaurants visités, estimer le profit etc…
C’est le fameux calcul « op de achterkant van een sigarendoos », correspondant à notre « calcul sur un coin de nappe ». Cet exercice leur permet d’être très ingénieux sur les façons de faire des économies. Sujet sur lequel ils échangent également, partageant volontiers leurs astuces. L’héritage calviniste des Néerlandais est toujours vivant, il implique entre autres de ne pas dépenser plus que nécessaire. Cela contraste avec les habitudes françaises où l’argent est certes important, mais en parler est souvent tabou et passe après de nombreuses autres considérations, comme l’origine, la qualité, la rareté, les habitudes, le bien être… La réputation des Néerlandais d’être durs en affaires est certainement justifiée. Il est donc important pour un ZZPer français de comprendre ce fonctionnement et d’en tenir compte lors de négociations.
Cet article a été rédigé par Corinne CANTOR
Site internet : www.corinnecantor.com
Cet article fait partie des publications suivantes :
– La fiche « Travailler avec les Néerlandais »
– Le guide de l’autoentrepreneur francophone aux Pays-Bas