Notre propre culture est un cadre de référence constitué de valeurs et de normes comportementales dans lequel nous évoluons sans trop nous en soucier. Les compétences interculturelles nous aident à reconnaitre, à comprendre et à intégrer des pratiques différentes qui se situent en dehors de notre zone de confort de notre propre culture. Il est donc essentiel d’en prendre conscience et de les développer pour être le mieux préparé aux multiples dilemmes interculturels qui se présentent lorsqu’on découvre une nouvelle culture. Entre Français et Néerlandais, le fossé culturel est bien plus grand qu’on ne le pense : à priori nous sommes voisins et nous nous ressemblons, et pourtant nous sommes très différents.
Qu’est-ce qu’une culture ?
Une culture est un cadre de référence composé d’un ensemble de valeurs fondamentales et de normes comportementales qui en découlent. Elle est un peu au groupe ce que le caractère ou la personnalité est à l’individu. Elle est la résultante de toutes les influences reçues (histoire, religion, politique, éducation, morale, environnements) et est donc autant relative qu’en continuelle évolution. Notre façon de voir les choses et notre propre jugement dépendent de notre contexte culturel ce qu’exprime parfaitement Anais NIN dans une de ses citations : « Nous ne voyons pas les choses telles qu’elles sont, mais telles que nous sommes » (We don’t see things as they are, we see things as we are).
La représentation d’une culture
Pour illustrer les éléments constitutifs d’une culture, leurs liens et leur visibilité, on utilise souvent deux images, celles de l’oignon et de l’iceberg :
• L’oignon : la culture peut être imagée par un oignon dont les couches se superposent. Le noyau comprend les valeurs, et les couchent qui l’entourent sont des normes de comportement basées ou héritées des valeurs, et seule la dernière couche est visible. Voir la vidéo de Fons Trompenaar (5mn)
• L’iceberg : l’image de l’iceberg, dont la partie immergée est de loin la plus grosse, illustre le poids important – et souvent inconscient – des valeurs et des normes. Au plus profond se trouvent les valeurs fondamentales et inconscientes, qui forment instinctivement notre jugement du bien ou du mal, du vrai ou du faux, du désirable ou non, de l’acceptable ou non. Au-dessus de ces valeurs, les normes comportementales expriment notre interprétation de ces valeurs dans notre vie. Une partie seulement de ces normes sont observables (architecture, alimentation, langage, etc.). Voir la vidéo (2mn)
Dilemmes et chocs culturels
Lorsque nous rencontrons des personnes qui ont d’autres idées, d’autres habitudes, d’autres croyances, il peut nous arriver d’être confronté à des dilemmes (situations ou choix difficiles). Un dilemme illustre la difficulté que l’on peut ressentir lorsqu’on est confronté à une situation ou à une prise de décision qui touche à une ou plusieurs de nos valeurs profondes et aux normes de comportements qui en découlent.
Les expatriés peuvent être exposés, dans leur nouveau pays d’accueil ou lors de leur retour en France, à un phénomène de désorientation, le choc culturel, ressenti lorsqu’on est confronté durablement à un mode de vie qui ne nous est pas familier. Ce choc culturel connait en général une succession de phases plus ou moins sensibles : la lune de miel (l’enchantement), la désillusion (perte de repères), l’adaptation (ou l’échec), la maturité (intégration). Pour en savoir plus, voir la vidéo de présentation des phases d’un choc culturel
Pourquoi et comment développer des compétences interculturelles
Les compétences interculturelles nous aident à reconnaitre, à comprendre et à intégrer des pratiques qui se situent en dehors de notre zone de confort de notre propre culture.
• L’ouverture d’esprit : c’est une condition nécessaire pour entrevoir l’existence et la valeur en soi d’autres modèles que ceux que nous connaissons.
• La prise de conscience de sa propre culture : elle permet de fixer le cadre de référence de nos valeurs et normes et de relativiser ce que nous sommes (personnellement et collectivement)
• Reconnaître et respecter les différences : tout en se méfiant des déformations (stéréotypes et généralités), l’identification de différentes pratiques et de leurs justifications permet de les mettre en perspective.
• Réconcilier et reproduire : en fonction des objectifs, on peut intégrer ou s’approprier de nouvelles habitudes afin de s’adapter à un nouvel environnement.
Le caméléon s’adapte à son contexte
Le caméléon, capable de changer de couleurs en fonction de son environnement, illustre une des compétences interculturelles : savoir s’adapter et s’enrichir d’un nouveau contexte (voir la vidéo)
Attention aux clichés, aux généralités, et … aux jugements
Notre sensibilité peut être déformées par des croyances ou des préjugés infondés ou caricaturaux, tels que les clichés, des généralités ou des jugements de valeur.
• Les clichés : ce sont des stéréotypes qui peuvent déformer la réalité ; Vidéo bande annonce du film « Bienvenue chez les ch’tis » (2mn) – Vidéo sur quelques clichés français (6mn).
• Les généralités : ce dossier contient des généralités sur les Néerlandais et sur les Français ; pourtant, le Français ou Néerlandais type n’existe pas ; ces généralités donnent néanmoins des orientations, des tendances ou données statistiques moyennes, pour souligner des aspects remarquables ou distinctifs. Exemple : les Néerlandais sont en général de taille assez grande, mais peut-être que les Néerlandais que vous connaissez sont petits. Ces tendances ou traits caractéristiques existent aussi au sein d’un même groupe comme aux Pays-Bas (entre ceux qui habitent au-dessus et en dessous des 3 rivières) ou en France entre ceux du Nord et ceux du Sud. Lorsqu’au 17ème siècle Jean DE LAFONTAINE nous parle de la cigale (danseuse) et de la fourmi (travailleuse), il nous parlent de deux traits de caractère qui coexistent chez les Français.
• Les jugements de valeur : il n’existe pas de culture « meilleure » qu’une autre.
Une incompréhension entre Français et Néerlandais
Il y a des différences assez sensibles entre nos cultures, mais elles ne sont pas toujours visibles (nous sommes des voisins européens et nous nous ressemblons physiquement) et nous pouvons assez facilement vivre et travailler ensemble tant que nos attentes mutuelles ne sont pas mises à l’épreuve. La barrière linguistique reste un frein à notre compréhension et nos deux pays ont encore beaucoup à apprendre l’un de l’autre.
Nous nous ressemblons …
Cette photo regroupe des personnes de nationalité néerlandaise, belge et française. Seriez-vous capable de les identifier ?
… et pourtant nous sommes différents …
Le chapitre 3. de ce dossier analyse, domaine par domaine, quelques aspects culturels sensibles qui peuvent parfois mettre à l’épreuve nos comportement respectifs.
… et nous ne parlons pas la même langue
La barrière de la langue est un des obstacles à notre compréhension mutuelle. La langue néerlandaise présente des caractéristiques de prononciation (tonalité, accentuation) et de structure (inversion) éloignées du français.
Cet article a été rédigé par Tanguy LE BRETON
Consultant interculturel, spécialiste des Pays-Bas / Tel +31 648912280
Il fait partie des publications suivantes :
– Le dossier « Les Néerlandais et leur culture »
– Le guide de l’expatrié ou résident aux Pays-Bas