Cœur économique du pays, la Randstad, conurbation englobant Amsterdam, Utrecht, Rotterdam et La Haye, mise sur l’individualité au sein de la collectivité.
Au deuxième rang mondial en nombre d’investissements directs étrangers : en 2016, la région métropolitaine Amsterdam-Rotterdam figurait en très bonne place au sein du rapport IBM Global Locations Trend. Avec 168 projets, la région se classait derrière Londres, toujours première mais en perte de vitesse en raison du Brexit, et dépassait Paris, alors que l’attentisme des investisseurs étrangers était sensible dans un climat à la fois post-attentats et préélectoral. C’est dire le poids de la Randstad, conurbation qui regroupe Amsterdam, Rotterdam, La Haye et Utrecht et accueille 7,5 millions d’habitants, contre 17 millions pour l’ensemble des Pays-Bas. “C’est un peu comme la Ruhr en Allemagne, compare Erlijn Mulder, conseillère au bureau des affaires internationales de la ville d’Utrecht. Mais, si la Randstad a un impact très fort, ce n’est pas une région administrative au sens strict.” Il s’agit plus exactement d’une délimitation symbolique autour des quatre villes les plus puissantes du pays, son vrai poumon économique.
Située au centre de la Hollande, la Rand-stad est un nœud routier, portuaire, aéroportuaire et ferroviaire. Des trains circulent en permanence, toutes les 10 à 15 minutes, et les villes se rejoignent avec une grande facilité, l’OV Kaart étant utilisable pour tous les moyens de transport – bus, métro, tram ou train. Surtout, les quatre villes sont presque équidistantes de Schiphol, le quatrième plus grand aéroport d’Europe, qui offre un accès idéal au marché européen et mondial avec ses 323 connexions vers 98 pays.
“Les quatre villes ont compris l’importance d’une collaboration efficace qui permette de déployer les atouts de chacune en évitant la concurrence”, poursuit Erlijn Mulder. En effet, à chacune des quatre villes sa spécificité. Centre économique, Amsterdam demeure la capitale des services avec son pôle grandissant de start-up. Rotterdam, quant à elle, poursuit sa vocation de ville logistique avec son port, le premier en Europe et le huitième au niveau mondial. Mais, si ses activités traditionnelles – énergie, chimie, pétrochimie – constituent toujours son identité, les secteurs scientifiques, en particulier ceux de l’agro-alimentaire et des clean tech, prennent peu à peu de l’ampleur, tandis que ses anciens docks ont été reconvertis en Innovation District.
Car la Randstad joue bien sûr la carte des start-up. Pourtant, là aussi, chaque ville veille à se démarquer : le traitement des déchets et la logistique à Rotterdam, les sciences de la vie et la santé à Utrecht, la plus intellectuelle des quatre avec sa brillante université et une main d’œuvre parmi les plus qualifiées d’Europe.
À l’écart de la vague start-up, La Haye s’est pour sa part imposée depuis plus d’un siècle comme le centre mondial de la justice accueillant entre autres la Cour internationale de justice ou la Cour pénale internationale. Capitale administrative du pays, La Haye a développé au cours des dix dernières années une nouvelle “Zone internationale spéciale”, abritant la majorité des organisations internationales. Pas si éloignée du monde des affaires, en fait.