Le musée Condé présente du 27 janvier au 3 juin 2018, dans son nouveau Cabinet d’Arts Graphiques, une exposition des œuvres de Rembrandt et de son entourage provenant des collections de Chantilly. L’exposition permet de découvrir vingt-et-une « eaux-fortes » originales de Rembrandt, quelques-unes de ses élèves et des dessins attribués à Rembrandt ou à son entourage. Les gravures de Rembrandt, appartenant à l’importante collection de gravures néerlandaises constituée par le duc d’Aumale, n’avaient encore jamais été exposées au public.
Il représentait la vie. La vie de tous les jours, au travers de portraits, de moments, de scènes bibliques ou de paysages. Rembrandt, célèbre peintre hollandais du XVIIe siècle connu pour ses jeux de lumières et son œuvre poétique. Celui qu’on connaît davantage pour ses peintures est en réalité un fin graveur, l’un des plus importants de l’histoire.
Au Domaine de Chantilly, dans un lieu tenu secret du public, sommeillent vingt-cinq dessins de Rembrandt Van Rijn. Des œuvres achetées par le duc d’Aumale dès 1860, dernier héritier du Domaine. Le plus bel ensemble de gravures de l’artiste après les quatre collections parisiennes du musée du Louvre, du Petit Palais, de la Bibliothèque nationale de France et de la fondation Custodia. Autant de dessins jamais exposés au public, et qui le seront dès le 27 janvier. Préparatifs d’un événement exclusif.
Des gravures plutôt que des peintures
Dans la bibliothèque du théâtre du Domaine, plus de 5 000 gravures sont précieusement conservées. Des estampes acquises par le duc d’Aumale, tout au long de son exil. Ce dernier, féru d’art, choisit des dessins de grande qualité. « Il voulait à tout prix acquérir des peintures de Rembrandt. Mais il n’a pas réussi, raconte Nicole Garnier, conservateur général du patrimoine du musée Condé. C’est son plus grand regret. Mais les 25 gravures qu’il a obtenues sont d’une qualité rare, et lui ont coûté très cher. »
Protégées dans un carnet grand format, elles ont été restaurées, et elles vont être ensuite soigneusement accrochées dans les cinq salles du cabinet d’arts graphiques. Le plus grand d’Europe. Là où la luminosité préserve les œuvres le temps de l’exposition.
Du travail au burin sur une plaque de cuivre
Des gravures où le noir et le blanc dominent. Les « vraies couleurs », comme disait l’artiste. Il travaille principalement au burin sur une plaque de cuivre. Après avoir appliqué du vernis, il plonge la plaque dans l’acide. C’est ce qu’on appelle « le mordant hollandais ». Une technique d’ailleurs initiée par Rembrandt qu’il enseignera ensuite à ses élèves dans son atelier d’Amsterdam.
« Nous avons énormément exposé de dessins dans ce cabinet, mais pour les gravures, nous avions besoin d’un des plus grands artistes, justifie Nicole Garnier. Nous n’avons pas réfléchi longtemps. Tout le monde peut trouver son bonheur en contemplant un Rembrandt. » Au départ de l’exposition, c’est son autoportrait que le public découvrira. Un homme toujours à la recherche du succès… et de reconnaissance.