La manipulation génétique du parasite du paludisme a permis d’immuniser des personnes contre cette maladie. Première mondiale en perspective pour une équipe de scientifiques néerlandais. Sur la base de tests prometteurs effectués sur des humains, un vaccin contre le paludisme est en voie d’être mis au point par des chercheurs des hôpitaux universitaires de Leyde et Nimègue.
Unique en son genre, la méthode, qui a réclamé dix ans de mise au point, a consisté à manipuler génétiquement le parasite du paludisme. Le résultat a abouti à affaiblir ce microbe.
Vingt patients immunisés
L’effet de ce microbe sur l’organisme humain a été testé pendant six mois. Selon le protocole médical prescrit par les chercheurs, une vingtaine de patients ont reçu une injection du parasite paludique génétiquement modifié. Mais aucun d’eux n’a développé la maladie, ce qui laisse penser que ces patients ont fabriqué naturellement des anti-corps qui les ont immunisés.
Une autre série d’expériences prévoit d’infecter une cinquantaine de volontaires de la maladie. Elles auront reçu auparavant trois doses du supposé vaccin composé du parasite génétiquement modifié. En cas de succès des effets de ce premier vaccin, des tests à grande échelle auront lieu en Afrique.
La Fondation Gates intéressée
Jusqu’à présent, les travaux de ces scientifiques ont coûté 17 millions d’euros. Aucun laboratoire pharmaceutique ne semble s’être associé à ces recherches. En revanche, la Bill & Melinda Gates Foundation créée par le patron emblématique Microsoft, suit de près les avancées des Néerlandais.
Maladie fortement dévastatrice transmise par les moustiques, le paludisme cause le décès de 430.000 personnes par an, dont une majorité en Afrique, selon l’OMS.