Déjà prisés par les grandes entreprises pour implanter leur siège, les Pays-Bas sont désormais le point de chute préféré des jeunes souhaitant s’expatrier.
Moins connue que Londres ou Barcelone, Amsterdam est pourtant en train de se tailler une belle réputation auprès des candidats français à l’expatriation. A trois heures de Paris en train, elle dispose de nombreux atouts pour séduire les jeunes. « Vivre à Amsterdam, c’est avoir les avantages d’une capitale sans les inconvénients, affirme Adrien Lepert, un Français de 30 ans qui y vit depuis sept ans. A savoir le dynamisme économique, la culture, la vie sociale… sans la pollution, le trafic ou le stress. J’ai l’impression que les Amstellodamois sont vaccinés contre le stress ! »
Il a découvert cette ville par hasard lors d’un stage en cinquième année d’école de commerce et il en est tombé amoureux. Son stage chez Xanox, une entreprise spécialisée dans le marketing de l’affiliation, s’est transformé en contrat à durée indéterminée. Il y restera trois ans. Parallèlement, il crée Keewee Media, éditeur de comparateurs de services bancaires en ligne. Puis il travaille chez Criteo et pour la start-up Crobox. Depuis quelques mois, il s’est lancé dans un nouveau projet entrepreneurial: un software pour site marchand.
Amsterdam favorise et soutient l’entrepreneuriat. Un écosystème dynamique s’est mis en place pour le stimuler : espaces de coworking, incubateurs, accélérateurs, sans oublier StartupDelta, un ambitieux partenariat public-privé visant à faire d’Amsterdam « la capitale des start-up de la côte ouest de l’Europe ».
« Ville multiculturelle et tolérante »
Par ailleurs, « la capitale néerlandaise est très attractive pour les entreprises en raison du coût et de la qualité de la main-d’œuvre, mais également d’un taux général d’imposition sur les sociétés réduit (25,5 %) », rappelle Adrien. D’autres incitations fiscales font débat, Amsterdam étant souvent considérée comme une porte d’entrée des paradis fiscaux en Europe. De nombreux sièges européens d’entreprises internationales se sont installés à Amsterdam, tels que TomTom, WeTransfer, Cisco ou encore Netflix et Uber.
Clara Michel, une Française de 23 ans qui s’est installée en 2015 à Amsterdam, témoigne d’une « ville multiculturelle et tolérante ». Après un BTS de management d’unités commerciales à Paris, la jeune femme ne sait pas encore si elle souhaite poursuivre ses études. A l’occasion de vacances aux Pays-Bas, elle est tombée sous le charme d’Amsterdam. Par Internet, elle s’est trouvé un stage de six mois chez Incentive Europe, une entreprise spécialisée dans l’événementiel.
Son stage se transforme en CDD, puis en CDI comme junior account manager France et Espagne. « Le marché de l’emploi à Amsterdam est plus accessible pour les jeunes qu’à Paris, estime Clara. Les employeurs sont plus avenants. Ils jugent sur la personnalité davantage que sur le diplôme. Ils rangent moins dans des catégories qu’en France. Avec mon BTS, je n’aurais pas eu ce poste et ce salaire à Paris », conclut-elle.
Adrien a réussi à convaincre quatre, cinq proches de venir s’installer à Amsterdam, dont son frère. « Il a trouvé très rapidement le poste de data scientist qu’il souhaitait. Et les autres ont trouvé un travail en moins de deux mois avec des salaires dans la moyenne haute, alors qu’à Paris les salaires sont souvent tirés vers le bas. »
Une très bonne qualité de vie à un prix abordable
Seul prérequis : avoir un bon niveau d’anglais et oser le parler. « Au départ, j’avais quelques complexes à l’oral, mais c’est vite passé », confirme Clara. Les Pays-Bas ont fait de la pratique de l’anglais une priorité. « Il n’est quasiment jamais nécessaire de connaître le néerlandais, poursuit-elle. Et, si on le souhaite, la mairie propose des cours gratuits pendant six mois, une bonne occasion de rencontrer des gens. »
Autre point fort d’Amsterdam selon les deux expatriés : une très bonne qualité de vie à un coût abordable. « Les horaires de travail sont agréables (8 h 30 – 17 heures, avec une courte pause déjeuner), ce qui laisse la possibilité d’avoir un bon équilibre vie perso-vie pro », témoigne Adrien. Par ailleurs, le temps partiel est très répandu et sans impact sur la carrière.
Côté transports, tout se fait à vélo : aller au travail, faire ses courses, sortir boire un verre. Le logement est également plus facile d’accès qu’à Paris. Pour une colocation, il faut compter entre 500 et 650 euros. A l’achat, le coût du mètre carré varie entre 5 000 et 7 000 euros, contre 8 000 à 10 000 à Paris. « Même si les prix ont bien augmenté depuis deux ans, il est toujours plus intéressant d’acheter que de louer, surtout qu’il existe des facilités pour obtenir des prêts », explique-t-il. Clara, elle, espère bien acheter son appartement en 2018.
Autre avantage pour les expatriés: le 30 % tax ruling, un abattement qui permet, sous certaines conditions, de ne pas être imposé sur 30 % de son salaire. Seuls petits bémols : une météo un peu austère, une assurance santé assez chère, une nourriture peu variée, des Hollandais plus « froids » et moins démonstratifs que les Français… mais rien d’insurmontable et, en tout cas, pas de quoi les faire revenir !
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