(source slate.fr)

Des universités néerlandaises sont accusées de favoriser les cours en anglais pour attirer des étudiants étrangers et faire entrer de l’argent dans les caisses.

Des étudiants à Amsterdam. MARCEL ANTONISSE/AFP
Des étudiants à Amsterdam. MARCEL ANTONISSE/AFP
Aux Pays-Bas, plus de la moitié (60%) des cours d’université sont donnés en anglais, et uniquement en anglais. Une tendance encore plus forte dans les diplômes de masters, dans lesquels la proportion de cours donnés uniquement en anglais atteint les 70%. Face à cet état de fait, le collectif et groupe de pression Better Education Netherlands (BON) a menacé le gouvernement néerlandais pour l’«anglicisation» de l’enseignement supérieur des Pays-Bas.

Le collectif souhaite convaincre la coalition gouvernementale de passer une loi visant à assurer et garantir des cours enseignés en langue néerlandaise. Les universités néerlandaises sont en droit de dispenser des cours en anglais lorsque les conditions l’exigent –quand un cours est donné par un professeur étranger, par exemple. Mais, selon le groupe de pression, les directeurs d’universités abusent de cette dérogation, notamment pour des raisons financières.

Un argument financier
Car si les Pays-Bas, comme de nombreux autres pays en Europe, ont introduit des cours dispensés uniquement en anglais, c’est pour attirer des étudiants étrangers et, par extension, pour gagner plus d’argent. Et cela marche. D’après une étude publiée en 2016, les Pays-Bas étaient le pays d’Europe dont les universités dispensaient le plus de cours en anglais. En dix années, le nombre d’étudiants internationaux dans des universités de recherche a grimpé de 10%, de 8,2% à 18%, ajoute Quartz. Une grande partie d’entre eux y étudient l’économie, le marketing, les sciences humaines et sociales et l’ingénierie.

Pour le groupe de pression, cette proportion élevée de cours en anglais est une menace directe contre les standards d’éducation et le niveau des étudiants néerlandais dans leur langue d’origine. En 2016, les Pays-Bas étaient classés comme le pays avec le plus haut niveau de compétence en anglais en dehors des pays anglophones. Et ce, devant la Suède, le Danemark ou la Norvège… et malgré quelques cours dont l’anglais des professeurs laissait à désirer.