Ce samedi, un voyage en car est organisé vers Maastricht. Mais il ne s’agit pas ici d’une excursion comme les autres: c’est un déplacement très politique, organisé par le PTB. Des patients de ses maisons médicales vont en effet aller acheter des médicaments aux Pays-Bas, qui pratiquent des prix nettement plus avantageux.
Une pilule contre les ulcères à l’estomac dix fois moins chère, un antidouleur six fois moins cher, un décongestionnant nasal trois fois moins cher, c’est ce que les Belges constatent lorsqu’ils vont se fournir dans les pharmacies hollandaises. C’est pour dénoncer ces différences de prix que les pétébistes herstaliens partent en excursion, de l’autre côté de la frontière, samedi matin. Ils demandent au ministère de la santé de changer de politique.
Comment les autorités de notre pays se justifient-elles?
C’est un question de conventions avec l’industrie pharmaceutique. Lorsqu’un laboratoire a trouvé une molécule qui soigne une maladie, il dépose un brevet, et il est alors en position de force pour fixer le tarif et se payer de ses frais de recherches. C’est surtout pour les médicaments qui cessent d’être protégés par un brevet que la manière de mener les négociations a de l’influence: les Hollandais sélectionnent le producteur le moins cher, qui devient le fournisseur avec remboursement des assurances et mutuelles. L’organisation de la sécu, globalement, n’est pas la même là-bas, mais un système analogue, transposé dans notre pays, pourrait générer d’énormes économies.
La ministre Maggie De Block s’y refuse: elle affirme que la méthode des Pays-Bas présente des risques, des risques de pénurie, de rupture d’approvisionnement. Les docteurs et les patients de plusieurs maisons médicales, à l’évidence, n’en croient rien.